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Le 5 décembre 1987, la galerie Bouscayrol ouvrait ses portes à Pau.

Marie José et Philippe ont voulu dès le début promouvoir des artistes de renom qu’ils rencontrent dans leur atelier, un espace de création et d’intimité qui porte la marque de leur personnalité. Méthodique et organisé, fouillis indescriptible, ou encore cosy et chaleureux, chaque atelier est un univers à part que l’artiste accepte de dévoiler. On y découvre l’œuvre en devenir, on échange avec le peintre, on choisit les œuvres, on évoque les projets en cours.

Ce sont ces instants partagés avec les artistes au fil des années que nous tâchons, à notre tour, de faire vivre auprès de nos clients et visiteurs.

Visites d’ateliers…

 

JOUENNE

Michel Jouenne nous reçoit dans son atelier lumineux et spacieux à l’image de sa peinture grand format ouvrant sur de vastes horizons. « J’aimerais peindre le vent  » cette phrase de Jouenne nous accompagne tandis que nous découvrons ces dernières oeuvres, passant de la haute mer aux paysages de Provence ou de Norvège. Une visite de l’atelier de ce maître du paysage qui, instinctivement, capture l’essence des lieux est un voyage sensoriel en Corée, à Paris ou à New York, en Bretagne ou en Provence, en Corse… L’échange se noue avec l’artiste sur ses projets, sa famille qui est son socle inaltérable, et toujours un voyage prévu ou une escapade de quelques jours. Jouenne peint sur le motif mais, en voyage, il s’imprègne et mémorise des lumières, des couleurs, des sensations qu’il transpose avec gourmandise sur la toile dès son retour dans l’atelier. Jouenne ne se lasse pas de cette confrontation à des environnements qui le stimulent et nourrissent son oeuvre.

 

 

WEISBUCH

L’atelier de Weisbuch, au troisième et dernier étage d’un immeuble niché dans une cour silencieuse au cœur de Paris, est baigné de lumière ; il y règne un calme et une sérénité reflets de sa personnalité. Weisbuch y passait l’essentiel de son temps partageant son travail entre la gravure et la peinture.

A l’entrée, sur la table-bureau, des esquisses de main, de pied, de tête de cheval ; Weisbuch faisait ainsi ses gammes quotidiennes, exerçant la main pour tendre vers la perfection du geste. Devant la fenêtre, sa table à graver à l’abri du nécessaire écran translucide qui filtre la lumière. Enfin le grand et solide chevalet de bois qui accueille tout format de toiles et d’où naissent les combats mythologiques, les pas de tangos, les joueurs d’échecs, les orchestres et les violoncellistes. Weisbuch avait une grande culture classique qui nourrissait son œuvre ; son livre de chevet était l’universel Don Quichotte de Cervantès qui, disait-il, contenait toute la condition humaine. Un appareil inaperçu diffusait en sourdine une musique classique contribuant davantage à l’atmosphère apaisée des lieux.

 

COMBAS

A la fin des années 80, le premier atelier dans lequel nous rencontrions Combas était minuscule, des peintures débordaient de partout, le sol même en était jonché ; on ne savait ni où mettre les pieds ni où donner de la tête. Mais on ressentait une énergie incroyable. Il se passait quelque chose !

Combas nous reçoit le pinceau à la main et le verbe haut. Il peint, il parle, répond au téléphone, il fume, il rit, il parle, il peint. Quel tourbillon ! La peinture en cours prend forme sous nos yeux, les couleurs sont posées, Combas trace d’une main sûre les contours noirs et l’histoire s’écrit. Nous savons que nous avons le privilège de voir s’accomplir un destin sous yeux, de vivre l’instant rare d’une œuvre exceptionnelle en train de se développer. D’autres ateliers suivront, plus spacieux, plus organisés mais la magie perdure de voir naître une œuvre de la main de l’un des plus grands peintres contemporains dont nous restons d’inconditionnels admirateurs !